Cuba : l’illusion d’une plus grande liberté ?

12 Février 2013



L’île cubaine est depuis sept ans dominée par le pouvoir communiste de Raul Castro, frère du grand révolutionnaire Fidel Castro. La ligne directrice de leur politique ne s’apparente pas toujours à un respect des droits fondamentaux. D’ailleurs, le nombre de dissidents arrêtés par la police cubaine a augmenté depuis l’arrivée à la présidence de Raul Castro. Malgré les répressions lancées par le gouvernement, les opposants politiques ne cessent de revendiquer leur liberté.


PHOTO RAMON ESPINOSA, ARCHIVES AP
PHOTO RAMON ESPINOSA, ARCHIVES AP
Depuis le 28 janvier, une nouvelle réforme a fait son entrée : il est aujourd’hui possible de sortir du pays pour tous citoyens cubains majeurs et munis d’un passeport en règle, pour une durée de 24 mois maximum. Pour ce qui est des personnes mineures, il leur est autorisé de quitter le pays avec l’autorisation de leurs parents ou de leurs représentants légaux. Jusqu’à cette date symbolique, seuls les titulaires de la « carta blanca » (signe d’une autorisation accordée par le gouvernement) possédaient ce droit. Ils devaient par ailleurs présenter une lettre d’invitation de l’étranger, afin de pouvoir quitter le territoire pour une durée de onze mois maximum. Naturellement, la « carta blanca » n’était accessible qu’à des personnes privilégiées. Pour les autres, seul un périple clandestin était à leur portée. De nombreux Cubains ont pris ce risque, dans l’espoir de trouver un avenir meilleur, notamment sur les terres d’Amérique.

Par cette nouvelle réforme migratoire, les Cubains peuvent enfin sortir du pays légalement, sans aucunes craintes. Il en est de même pour les personnes ayant émigré illégalement aux Etats-Unis : des mesures complémentaires normalisent leur entrée temporaire, à condition que plus de 8 années se soient écoulées depuis ; ce qui semble être une main tendue envers les 2 millions de Cubains résidant à l’étranger. D’ailleurs, les Etats-Unis soutiennent cette décision qui semble cohérente à leurs yeux « avec la Déclaration universelle des droits de l’Homme qui stipule que tout le monde doit avoir le droit de quitter n’importe quel pays - y compris le sien - et de pouvoir y retourner, de pouvoir aller et venir ».

L’annonce de cette mesure suscite un engouement populaire au sein de l’île. Un espoir de liberté et d’égalité apparaît, mais à quel prix ? Qu’en est-il pour les dissidents politiques ?
La question reste ouverte. Nous pouvons tout de même imaginer que la plupart d’entre eux ne pourront bénéficier de cet avantage. Le gouvernement a pour volonté de se réconcilier avec sa politique d’émigration, sans pour autant céder à la pression populaire.

D’autres observateurs suspectent le régime cubain d’entreprendre cette réforme dans le but d’améliorer ses relations avec l’extérieur et ainsi, de s’intégrer davantage au marché mondial. Par cette offre de liberté, Cuba affiche une politique favorable à la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, ce qui ne peut que séduire les pays se revendiquant démocratiques. C’est le cas notamment des Etats-Unis, un des pays les plus développés au monde, fondé sur un libéralisme démesuré. Améliorer ses relations avec cette terre promise est donc, d’un point de vue stratégique, bénéfique pour l’île et son avenir.

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Clémentine Brault
Passionnée par le monde du théâtre et du journalisme, je poursuis également des études de Droit. Je... En savoir plus sur cet auteur